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Dos d’âne sur une route d’Espagne

Dos d’âne sur une route d’Espagne

Rencontre imprévue sur une route espagnole.

C’est en voulant jouer les photographes du National Geographic que je me suis retrouvée perdue sur une route cahoteuse d’Espagne. Une petite aventure improvisée dans l’objectif de prendre une photo panoramique de la petite ville de Ronda.

Nous étions convaincus de pouvoir atteindre un point de vue sur la cité tel que présenté dans notre guide touristique. C’est au pif que nous nous sommes aventurés dans la première petite route de terre croisée. Sans indications, ni carte routière, ni GPS.

Fenêtres grandes ouvertes et coudes sortis, nous roulions à bon train soulevant un nuage de poussière sur notre passage. L’état de la route précaire mettait à rude épreuve la suspension du véhicule. Sur ce chemin rocheux et sinueux, nous avancions suivant notre instinct tel des cowboys. Il ne manquait que la musique d’un harmonica et la boule de foin qui roule au vent.

Sauf que notre fidèle monture n’avait rien d’un Jeep jacké. Nous vagabondions fièrement à bord d’une petite Peugeot bas de gamme louée à l’aéroport. Sur cette route étroite, chaque courbe surplombant une pente escarpée m’inquiétait. Les grincements de la carrosserie frôlant le sol rocailleux n’avaient rien de plus rassurant et menaçaient notre dépôt de garantie.

Notre passage bruyant détonnait avec le calme du paysage aride. Après plusieurs aller-retour et culs-de-sac, nous sommes tombés face à face avec un quadrupède broutant tranquillement quelques brindilles au beau milieu de la route.

What the f…??

Quand une petite Peugeot croise un âne sur une route, c’est qu’il y en a clairement un qui n’est pas à sa place…

Aussi surpris que nous, l’âne nous a poliment cédé le passage en trottant nonchalamment jusqu’au bas côté.

Nous avons poursuivi notre périple. La route ne cessait de se tortiller, nous nous enfoncions dans des terres inconnues, mais notre conviction était inébranlable. Puis une rivière enjambant notre route nous a obligés à rebrousser chemin. Il a fallu à nouveau déranger notre ami aux longues oreilles pendant son casse-croute.

Il était clairement écrit « touristes » dans notre front. Alors, lorsque nous avons croisé un couple de locaux, ils nous ont gentiment demandé s’ils pouvaient nous être utiles. Dans un anglais baragouiné, nous avons compris qu’il y avait effectivement un point de vue dans les environs, mais à la vue de notre « attelage », ils semblaient douter de l’état dans lequel nous y arriverions.

Après plusieurs virages, maisonnettes précaires, habitations rudimentaires, quelques poules et des champs à perte de vue, nous l’avons aperçu.

Ronda.

Nous y étions.

Yé!

Ça valait le détour et quelques égratignures sur une voiture de location.

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Crédits photos: Marie-Hélène Brault

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